Windows 10 : la fin du support, et moi… j’ai un petit PC qui va pas passer à Windows 11 !
Le 14 octobre 2025, Microsoft mettra fin au support de Windows 10, rendant obsolètes entre 240 et 400 millions de PC incapables de passer à Windows 11. Ces machines, encore fonctionnelles, risquent de finir à la poubelle, aggravant la pollution électronique. Malgré des alternatives comme Linux ou le reconditionnement, la majorité des utilisateurs pourraient se retrouver avec des appareils vulnérables ou jetés. Une situation d'autant plus absurde que ces PC répondent encore aux besoins quotidiens. Cet article explore les enjeux écologiques, les solutions possibles et l'absence de couverture médiatique sur ce gâchis annoncé.
Introduction – Réveil brutal ou simple injustice ?
Je dois bien l’avouer, ce matin je suis un tout petit peu agacé, voire même très très très agacé. Je l’ai déjà dit par ici : je suis un technophile, très très geek, mais je n’ai pas besoin de la machine la plus puissante pour me sentir vivre et respirer. Et comme mon activité professionnelle se déroule quasi-exclusivement dans un navigateur Web, je tourne sur un tout petit PC Asus (plus petit qu’une boîte de sucre) posé gentiment au coin de mon bureau.
Pour tout vous dire ? Je crois que je n'étais jamais allé voir ces specs (mises en garde Windows…) avant ce matin. Mais Core i3 à ~2 GHz, 8 Go de RAM, graphique Intel intégré, SSD 256 Go : croyez-moi ou pas, ce petit PC fait largement l’affaire.
Et ce matin, premier coup d’œil… “Le support de Windows 10 va bientôt s’arrêter. Passe à Windows11...” Sauf que le mien n'est pas compatible avec Windows 11.
J’ai déjà basculé les autres PC de l'agence sous Windows 11, mais dans un parc d’une vingtaine de machines, 5 ou 6 ne passeront juste pas le cap. Alors on va me dire : pourquoi ne pas enfin foncer vers Linux ? Oui, pourquoi pas. Mais pour le moment, je n'avais n'y envie, n'y le temps.
Et puis il y aura ceux qui diront « les mises à jour, on s'en fout », ceux qui continueront à surfer avec une machine potentiellement zombie, et tous les autres qui céderont à l’injonction Microsoft. Et moi, je trouve ça catastrophique pour l’environnement. J’ai lu ça et là que 300, 400 millions de PC n’y arriveront pas…
Je suis hallucinée que ça ne fasse pas plus de bruit dans les médias, que le grand public ne s’empare pas de ce sujet. Alors voici mes recherches (après une intro un peu longues, je vous l’avoue), appuyées par des chiffres concrets, des témoignages, des comparaisons, et mes interrogations perso.
1. Windows 10 : support à échéance et terrain miné pour notre planète
Quel est le problème, concrètement ?
- Fin du support officiel prévue pour le 14 octobre 2025. Au-delà, plus de mises à jour de sécurité, pas de correctifs Windows Update, plus d’assistance.
- Microsoft propose un programme Extended Security Updates (ESU), payant ou partiellement gratuit, mais très limité dans le temps — jusqu’à 2028 max, et souvent hors de portée pour les particuliers ou PME.
L’estimation choc : combien de machines concernées ?
- Canalys estime qu’environ 240 millions de PC deviendront des déchets électroniques (« e-waste ») parce qu’ils ne pourront pas passer à Windows 11. Ce chiffre représente un cinquième des appareils Windows 10 en circulation.
- PIRG parle de 400 millions de PC concernés — soit presque la moitié des installations Windows 10 — qui pourraient devenir vulnérables ou jetés. :contentReference[oaicite:3]{index=3}
- Bref : 240 à 400 millions, suivant les sources. Et les médias spécialisés deviennent discrets là-dessus…
En quoi c’est dramatique pour l’environnement ?
- Ces PC, encore fonctionnels, vont finir dans des décharges ou être mal recyclés. On parle de tonnes de métaux lourds, plastiques, polluants.
- La valeur de revente de ces machines est menacée, car compatibles Windows 11 = mieux vendables/refurbs, donc les autres seront moins prisées… et plus vite mises au rebut.
- Seulement ~20 % des déchets électroniques sont recyclés proprement à l’échelle mondiale… le reste dérive, pollue, etc.
2. Pourquoi Microsoft assume-t-il cette obsolescence (apparemment) programmée ?
a) maîtrise du coût & sécurité avant tout
- Gérer les mises à jour de Windows 10 pendant des années sur des centaines de millions de configurations différentes est coûteux à maintenir. Windows 11, avec ses exigences (TPM 2.0, Secure Boot, CPU récents), standardise la plateforme, facilitant la sécurité et la maintenance.
b) pression pour accélérer la transition
- Encourager (ou forcer) l’achat de nouveau matériel compatible Windows 11 est forcément un levier commercial puissant — même si Microsoft le présente comme une exigence technique ou sécuritaire.
- Le programme ESU est une transition artificielle, mais coûteuse, ce qui incite autant les entreprises que les particuliers à migrer matériellement.
c) Amortissement du logiciel et obsolescence naturelle
- Windows 10 a désormais presque 10 ans, et Microsoft avait annoncé dès le début un cycle de vie de 10 ans. Au-delà, Apple comme d’autres entreprises arrêtent le support d’anciens OS. Mais — comme tu l’énoncerais –, c’est rageant quand une machine marche parfaitement au quotidien ! Et que ton PC de deuxième zone fait ton taf mieux qu’attendu.
3. Est-ce vraiment « tous à la poubelle » ? Quelques nuances
a) Certains appareils seront encore utilisés, mais vulnérables
- Fonctionnellement, ces PC continueront à tourner. Mais sans mises à jour, des failles resteront ouvertes, ce qui peut poser de gros risques de sécurité, surtout pour ceux qui font des paiements, du stockage cloud, etc.
b) Possibilités alternatives ou réparations
- Il y a des options comme Linux, Tiny11, ou même Windows 10 en contournant les exigences (pas recommandées officiellement).
- Des associations comme The Restart Project militent pour le refurb, la réutilisation responsable plutôt que la poubelle immédiate.
c) Le recyclage et l’économie circulaire
- Des cycles de réparation ou don à des écoles/pays en développement peuvent prolonger la vie utile.
- Mais cela demande de l’infrastructure, du temps, des organismes sérieux — pas évident pour tous.
4. Anecdote perso (ou presque)
Je me suis surpris révolté ce matin devant ce message Windows. Je revois mon petit PC, tranquille, fidèle, économe en énergie, suffisant pour mes tâches. Et me dire qu’il va être virtuellement mis à mort (ou rendu vulnérable), ça me donne envie d’écrire ce billet.
Je me suis demandé comment beaucoup de gens — techno-nuls ou geeks comme moi — allaient réagir :
- « Bah, je vais l’utiliser jusqu’à ce qu’il meure ou soit piraté. »
- Ou bien le financer sans broncher pour un remplacement prématuré.
- Ou enfin essayer Linux, brûlant ou gelant selon les affinités.
5. Que faudrait-il faire (ou que je rêverais qu’on fasse un jour) ?
a) Rallonger la durée de support gratuitement
Ouvrir le programme ESU à tous, à coût très faible ou gratuit, surtout pour particuliers et PME. Pour éviter que des PC du quotidien finissent en déchets ou en victimes de cyberattaques.
b) Favoriser le droit au réemploi ou don massif
Inciter (via loi ou subvention) les dons à associations qui réparent ou reconditionnent. Faciliter les chaînes logistiques « vie > don > reconditionnement ».
c) Promouvoir des alternatives logicielles
- Des distributions Linux légères, clés en main, capables de donner une seconde vie à des PC anciens.
- Des bâtons de migration prêts à l’emploi, avec tutoriels faciles pour grand public.
d) Adopter une vraie communication grand public
Au lieu de messages abrupts « Changez de PC », expliquer plus clairement les enjeux — sécurité, alternatives, éco-responsabilité.
Conclusion
Mon petit PC fait parfaitement le café (enfin, juste mon taf), malgré son Core i3 un brin timide. Mais voilà, Windows 10 se meurt. Et moi, je trouve ça injuste, absurde, économiquement et écologiquement contestable.
240 à 400 millions de PC – voire plus – sont menacés. Et pourtant, les hystéries autour des nouvelles versions iPhone ou autres accessoires balayent ce drame silencieux.
Alors j’écris, je cogite, j’enrage un peu, mais je garde l’espoir que certains lecteurs, associations, médias ou autorités verront la bombe écologique qui approche. Et peut-être proposeront-elles, rapidement, de prolonger la vie de machines qui, quant à elles, respirent encore fort.
— Zed