Pixel Tablet : la promesse d’Android pur… et ses petites surprises
La Pixel Tablet se distingue par son Android pur, ses mises à jour rapides (3 ans) et son Charging Speaker Dock transformant la tablette en hub domestique. Avec une interface épurée (Material You), zéro bloatware et une intégration parfaite aux services Google, elle séduit les amateurs de simplicité. Cependant, l’absence de sortie vidéo HDMI via USB-C (Google recommande un Chromecast) et la vente séparée du dock depuis 2024 pourraient décevoir. Face à des concurrents comme la Galaxy Tab S9 FE ou la OnePlus Pad, elle mise sur la cohérence logicielle et la longévité, au prix de quelques limitations techniques. Un choix stratégique qui renforce l’écosystème Google, entre simplicité et dépendance aux accessoires.
Vous cherchez une tablette Android qui ne vous inonde pas de logiciels inutiles, qui ne vous oblige pas à apprendre trois menus différents pour changer un fond d’écran et qui se met à jour presque aussi vite que votre boîte mail ?
La Pixel Tablet de Google se présente comme cette perle rare, le saint Graal des amateurs d’Android pur. Mais derrière cette façade lisse et minimaliste se cachent quelques choix techniques, parfois surprenants, qui méritent le détour. Après quelques heures de recherches — et un détour par des forums où l’on trouve toujours la personne qui connaît quelqu’un qui a essayé — voici le bilan.
Android pur : l’expérience sans surcouche… et sans fioritures
Google a un argument simple : pourquoi encombrer un système avec des couches supplémentaires quand on peut offrir la version « vanilla » ?
Avec la Pixel Tablet, on retrouve la philosophie qui a fait la réputation des smartphones Pixel :
- Interface Material You épurée
- Applications Google natives (Gmail, Photos, Agenda, Messages…)
- Mises à jour logicielles garanties pendant 3 ans et correctifs de sécurité pendant 5 ans
- Zéro bloatware — pas d’applications préinstallées pour vous vendre une assurance voyage ou des points de fidélité chez un marchand obscur
Cette approche garantit fluidité et homogénéité. C’est aussi un choix stratégique : en contrôlant à la fois le matériel et le logiciel, Google s’assure que ses nouvelles fonctionnalités arrivent sur les Pixel en priorité. Oui, même l’Assistant Google a ses petites exclusivités, comme la transcription automatique ou la reconnaissance musicale Now Playing.
La technique : un dock qui change tout… ou presque
La Pixel Tablet ne se contente pas d’être une tablette : elle s’accompagne (du moins dans sa version initiale) d’un Charging Speaker Dock. Imaginez un croisement entre une station de recharge magnétique et un Nest Hub sur stéroïdes :
- Connexion magnétique avec broches Pogo : la tablette se fixe d’un geste, comme un aimant qui aurait trouvé son âme sœur.
- Charge 15 W : elle reste toujours prête à l’emploi, même après un marathon de streaming.
- Haut-parleur intégré : un transducteur de 43,5 mm pour des graves plus ronds et des dialogues plus clairs que les microscopiques haut-parleurs intégrés.
Une fois posée dessus, la Pixel Tablet se métamorphose en hub domestique : photos défilantes, commandes vocales, contrôle de la domotique… et surtout un vrai son pour vos playlists. L’inconvénient ? Depuis mai 2024, le dock est vendu séparément. Bonne nouvelle : on peut en avoir plusieurs à la maison et passer la tablette de l’un à l’autre comme un livre qu’on poserait sur différentes étagères.
L’HDMI fantôme : quand l’USB-C ne suffit pas
C’est l’une des découvertes qui m’a fait lever un sourcil pendant mes recherches : toutes les tablettes avec port USB-C ne peuvent pas sortir de la vidéo via HDMI. La faute (ou le choix) vient du support matériel du DisplayPort Alternate Mode (DP Alt Mode).
- Sur la Pixel Tablet : pas de sortie vidéo câblée. Google recommande… un Chromecast. Oui, le même que celui que vous avez peut-être déjà au fond d’un tiroir.
- Sur la Pixel Slate (Chrome OS) : pas de problème, la sortie vidéo USB-C fonctionne, même en mode bureau avec écran étendu.
- Sur d’autres modèles comme la Huawei MediaPad M5 : pas de DP Alt Mode non plus, donc pas d’HDMI.
En clair, si vous rêviez de transformer votre Pixel Tablet en mini PC branché sur un grand écran, il faudra passer par le sans-fil. Google, pragmatique (ou malin), préfère miser sur son écosystème Chromecast.
L’économie de la pureté
Derrière le discours « expérience pure », il y a une logique commerciale.
- Moins de bloatware = plus d’espace libre, mais aussi plus d’utilisateurs qui utilisent par défaut les services Google (Photos, Drive, Docs, YouTube…).
- Mises à jour rapides = un cycle de vie prolongé, ce qui plaît aux consommateurs soucieux d’éviter le remplacement trop fréquent… mais qui garde les utilisateurs plus longtemps dans l’écosystème Google.
Sur le plan environnemental, cette longévité est un argument : moins de renouvellement matériel = moins de déchets électroniques. Mais l’absence de fonctionnalités comme la sortie vidéo filaire pourrait pousser certains à acheter des accessoires (Chromecast, docks supplémentaires) qu’ils n’auraient pas achetés sinon.
Un cercle vertueux… ou une stratégie bien huilée ? Les deux, probablement.
Une tablette pas seule sur le marché
Face à elle, les concurrents proposent d’autres philosophies :
- Samsung Galaxy Tab S9 FE : surcouche One UI plus riche en options, mais mises à jour moins rapides.
- OnePlus Pad : proche d’Android pur, mais avec quelques ajouts maison pour le multitâche.
- Lenovo Tab P12 : souvent plus abordable, mais avec des applis Lenovo préinstallées et un suivi logiciel plus court.
Ces alternatives montrent que l’« expérience pure » n’est pas la seule voie, mais qu’elle reste l’une des plus cohérentes si votre priorité est la simplicité et les mises à jour.
En guise de mot de la fin
La Pixel Tablet n’essaie pas de rivaliser avec les tablettes professionnelles bardées de fonctionnalités comme les iPad Pro ou les Galaxy Tab Ultra. Elle joue plutôt la carte de la simplicité intelligente : un Android épuré, un dock qui la rend multifonction et une intégration parfaite à l’écosystème Google.
Oui, il y a des compromis (pas d’HDMI filaire, dock vendu séparément, pas de stylet dédié). Mais pour qui veut une tablette fiable, mise à jour longtemps, et prête à devenir un écran intelligent dans le salon, elle coche beaucoup de cases.
Reste une question : dans quelques années, Google poursuivra-t-il cette aventure avec une Pixel Tablet 2… ou laissera-t-il cet unique modèle comme un objet culte ? En attendant la réponse, je retourne vérifier si mon vieux Chromecast fonctionne encore.
— Zed, pour Znotes.fr